Trump provoque Téhéran en parlant de Golfe arabique avant les négociations sur le nucléaire

Trump provoque Téhéran en envisageant de renommer le Golfe persique «Golfe arabique», une décision dénoncée comme hostile par l’Iran. Cette polémique survient alors que des négociations nucléaires indirectes, jugées constructives, se poursuivent à Oman. La tension risque de compliquer les discussions.
Le 8 mai 2025, Donald Trump a enflammé les tensions avec l’Iran en déclarant, avant sa visite en Arabie saoudite le 13 mai, que les États-Unis pourraient adopter l’appellation « Golfe arabique » ou « Golfe d’Arabie » pour le Golfe persique, selon Fox News et The Guardian.
Cette provocation touche un symbole historique majeur pour l’Iran, où le nom « Golfe persique » est ancré dans une identité nationale remontant à l’Antiquité. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a qualifié cette démarche d’« hostile », affirmant qu’elle unira les Iraniens contre Trump.
Une provocation qui risque de durcir les conservateurs
Pour l’Iran, le terme « Golfe persique » est plus qu’une désignation géographique : il incarne un héritage culturel et politique. Dès l’Empire achéménide (550-330 av. J.-C.), les textes perses, comme ceux de Darius Ier, mentionnent le « Parsa Drayah », ou mer de Pars, nom repris par les Grecs anciens (Herodote, Ptolémée) sous la forme « Sinus Persicus ». Des cartes médiévales, arabes et européennes, jusqu’aux résolutions de l’ONU (1975, 1991), confirment cette dénomination.
En Iran, elle symbolise la continuité d’une civilisation ayant dominé la région, un point d’orgueil national face aux rivalités arabes, notamment avec l’Arabie saoudite, qui promeut l'appellation « Golfe arabique ». Cette polémique survient alors que des négociations nucléaires indirectes, via Oman, progressent.
Depuis avril 2025, des pourparlers à Mascate et Rome, qualifiés de « constructifs » par Reuters, visent à limiter le programme nucléaire iranien contre un allégement des sanctions. Une nouvelle session serait prévue à Oman ce 11 mai.
Trump, qui a quitté l’accord de 2015, exige un nouvel accord bloquant toute capacité nucléaire militaire iranienne, sous peine de frappes. La provocation sur le Golfe risque de durcir la position de Téhéran, où les conservateurs pourraient exploiter ce symbole pour mobiliser l’opinion.